Le retour de Napoléon

De l'île d'Elbe

Après son abdication en avril 1814, Napoléon est exilé à l’Île d’Elbe, entre Corse et Italie. L’impopularité croissante de la royauté restaurée l’incite à tenter de reprendre le pouvoir. Il débarque à Golfe Juan le 1er mars 1815 accompagné d’un millier d’hommes armés, quelques chevaux et deux canons, mais la troupe se renforce tout le long du parcours.

L’Empereur veux éviter les grandes villes royalistes. Il choisit Golfe Juan car en l’an X (1801-1802), il avait ordonné que l’on rende praticable, pour les voitures à cheval, un chemin allant de Grasse à Sisteron. En fait, le chemin était tracé mais pas terminé.

Le 1 mars, il bivouaque à Cannes.

Le 2 mars, Napoléon part vers Grasse, s’arrête à Saint-Vallier-de-Thiey, puis à Escragnolles et dort à la bastide de Brondet à Séranon.

Le 3 mars vers 9h, il arrive à Castellane, déjeune à la sous-préfecture et il repart en direction de Barrême où il couche chez le Juge de Paix Tartanson.

 

Napoléon par le peintre David
Célébration bicentenaire de la Route Napoléon

Le 4 mars, il prend son petit déjeuner à La Clappe et arrive à Digne-les-Bains vers midi pour déjeuner à l’auberge du « Petit Paris ». Le Préfet des Basses-Alpes à Digne, Jean-Pierre Duval, avec 132 hommes de garnison refuse de s’opposer à Napoléon. Parti de Digne à 15h, Napoléon rejoint Malijai à 21h et passe la nuit au château. C’est la nuit la plus agitée du retour car Napoléon craignait que son passage au pont de Sisteron, dominé par la Citadelle, soit compromis. Mais Cambronne le fait avertir, à 3h du matin, qu’il était arrivé à Sisteron.

Le lendemain, 5 mars, il prend son petit déjeuner à l’auberge du     « Poisson d’Or » à Volonne et vers 10h, il rentre dans Sisteron où il descend à l’hôtel du « Bras d’Or » où il reçoit le maire et des membres du conseil municipal. Vers une heure de l’après-midi, Napoléon quitte Sisteron.

Napoléon fait une halte au village du Poët, puis est accueilli à Rourebeau, commune d’Upaix, par César Flour de Saint-Genis, entouré de 3 à 4 mille habitants. C’est là que Napoléon répond à l’accueil du maire par ces mots : « Je connais le bon esprit du Dauphinois. Je suis tranquille depuis l’heure où j’ai mis pied sur le territoire des Hautes Alpes ».

Vers 20h, il arrive à la Tourronde. Vers 22 h, il entre dans Gap et s’installe à l’auberge des époux Marchand.

Le 6 mars, Napoléon quitte Gap en début d’après-midi, en passant par le col Bayard et Champsaur. Il regagne Corps pour y passer la Nuit.

Le 7 mars Napoléon arrive à la Mure en fin de matinée. Averti de la présence des soldats royalistes dans une prairie à l’entrée de Laffrey, Napoléon, accompagné d’une petite escorte, avance vers eux. Il se nomme et déclare aux soldats qui le tiennent en joue :
« Soldats, frères d’armes, je suis votre père l’Empereur de votre choix. Tirez sur lui si vous avez le courage ! ». A ces mots les soldats du 5e et 7e régiments de ligne mettent bas les armes.

Dans l’après-midi, à Vizille, la population fait à Napoléon une réception enthousiaste. Le soir il entre triomphalement dans Grenoble.

A partir de ce moment, il redevient l’Empereur, de fait. Le roi Louis XVIII se réfugie en Belgique. L’histoire des « Cent Jours » commence. Elle se terminera à Waterloo le 18 juin 1815.